Avoir une épicerie en milieu rural

Publié le : 24 novembre 2017 à 21:20:11

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Lorsque leur petit garçon Tommy est né, qu’elle ne fut pas la surprise d’Audrey Dubé et de Mathieu Côté  de voir arriver dans leur épicerie plusieurs clients les bras chargés de cadeaux. « Une dame avait  même tricoté  une belle couverture pour le bébé », dit Audrey.  « En plus, les gens nous disaient combien ils étaient heureux que l’épicerie soit reprise par une jeune famille, qu’elle reste ouverte.  Cela nous a fait vraiment fait un petit velours au cœur », ajoute Mathieu, très touché lui aussi par ces gestes de solidarité.

Voilà maintenant trois ans et demi que le couple s’est porté acquéreur de leur entreprise, Épicerie Chez Audrey,  sur la rue de l’Église à Sainte-Rita.  Avant eux, Micheline Ouellet  a tenu l’Épicerie Damien Ouellet pendant 40 ans avec son conjoint maintenant décédé.

Ce n’était pas trop stressant d’acheter cette entreprise alors qu’il  n’était âgé que de 28 ans ? « Un peu tout de même »,  répond  avec franchise Mathieu qui, avant d’acheter l’épicerie a travaillé pendant plusieurs années à l’entrepôt Sobey’s à Rivière-du-Loup alors qu’Audrey était secrétaire juridique.

«  Mais je voulais revenir vivre à Sainte-Rita et fonder une famille avec Audrey. Quand on se lance en affaires, c’est certain que c’est intense les premières années avec les paiements à rencontrer.  Mais nous sommes contents, l’épicerie va bien », indique Mathieu.

Aide familiale

Il n’hésite pas aussi à mentionner que sa mère, Francine Ouellet, l’a aidé par ses judicieux conseils à démarrer son entreprise.  Elle-même est copropriétaire de l’Érablière April & Ouellet de Sainte-Rita et vend une gamme de produits à base d’érable sous le nom de « Douceur d’ici». Mathieu continue à travailler à l’érablière de sa mère pendant quelques mois au printemps, alors qu’Audrey se consacre  à ce moment-là à l’épicerie.

Pas toujours facile la conciliation travail-famille, de l’aveu même du couple dont la maison est accolée au magasin : « L’épicerie est ouverte sept jours sur sept, de 7h30 le matin à 22h. Quand la cloche de la porte sonne, il faut être disponible! Mais  on s’accorde un moment pour décrocher  en prenant un employé et en allant à Rivière-du-Loup se changer les idées »

Plusieurs changements ont été apportés à l’épicerie depuis son ouverture. Les propriétaires offrent de nouveaux produits mais l’approvisionnement peut parfois s’avérer problématique,  certains fournisseurs trouvant le village trop éloigné pour s’y rendre.

L’épicerie propose divers services pour accommoder sa clientèle comme celui de buanderie ou de guichet automatique, explique Audrey. « Quand la caisse populaire Desjardins a fermé,  nous avons mis en place un guichet automatique pour retirer de l’argent comptant. Au début, on a dû  quasiment donner un cours sur son fonctionnement à notre clientèle âgée, mais maintenant  elle le fait elle-même sans problème! »

Une clientèle diversifiée

L’Épicerie chez Audrey ne dessert pas que la population de Sainte-Rita  : « L’été, nous avons énormément de touristes et de résidents provenant du Lac Saint-Jean situé à quelques kilomètres du village, mentionne Mathieu. Une chance qu’on a cette clientèle! L’automne, la chasse amène aussi beaucoup de monde et au printemps ça bouge avec l’ouverture des nombreuses érablières.  Le mois de janvier reste le plus difficile pour le commerce ».  Il aimerait bien, éventuellement, pouvoir émettre des permis de chasse et de pêche, avec toujours dans l’optique de mettre en place une plus grande diversité de services pour sa clientèle.

Car Audrey et Mathieu ne manque pas de projets, sinon de rêves : refaire la devanture du magasin, construite un balcon, aménager des tables de piquenique, installer une belle pancarte pour identifier l’épicerie, rénover leur maison pour permettre plus d’intimité pour leur famille.

Ils savent aussi que, comme dans beaucoup de villages de la région, la population est vieillissante à Sainte-Rita et que leur commerce de proximité demeure important pour ce type de clientèle. C’est aussi un plus pour attirer de jeunes familles, tout comme l’école, l’ église, le bureau de poste et quelques autres commerces.

Pour le développement économique d’un village, c’est essentiel d’y trouver une épicerie. Car un village qui perd son épicerie meurt toujours un peu.

Source et photo : Marjolaine Jolicoeur, Journal L’Horizon

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